NADIALINA, 28 ans, administrative,

Mariée, 3 enfants, vit avec ses parents dans un petit appartement médiocre, n’a jamais eu de logement à elle.

Je suis demandeuse de logement et j’ai toujours vécu petitement.

J’ai écrit à Mano et j’ai eu une réponse deux mois après, c’était la même lettre-type que j’avais déjà reçue par 2 fois. Ensuite, j’ai vu ma chef qui m’a orientée sur Locagent. Mais c’est de la rigolade, jamais un propriétaire ne m’a loué, je sais pas pourquoi. Puis un collègue m’a donné une adresse d’agence.

Après, j’ai vu une assistante sociale du Service polyvalent qui m’a conseillé de chercher dans le privé : « avec la ville, ça vous prendra 10 ans ! »

J’ai été sur le site Paris.fr et j’ai écrit au maire qui m’a répondu qu’il y avait des problèmes sur la ville. J’ai réécrit pour obtenir une réponse concrète et là, il m’a répondu de m’adresser au CASVP. « Si vous ne pouvez pas me répondre sur un délai, inutile de me répondre » ai-je écris. Je n’ai pas eu de réponse…Du côté du 1%, c’est toujours pris, on a eu un bon de visite, on devait être informé par courrier, on nous a demandé les papiers, on attend encore… On ne connaît pas les critères d’attribution.

L’hiver on peut pas tous se doucher car le ballon est trop petit. Le problème, c’est quand il y a des conflits en famille. J’ai une angoisse, mes enfants sont petits et dorment en berceaux mais à trois ans il faudra un lit et je n’ai pas d’endroit pour le mettre.
On mettra peut-être l’enfant entre nous dans le lit.

J’ai lu les mails de la CGT, il faut que les syndicats s’impliquent plus pour mettre le gouvernement et la ville au pied du mur. Le logement pour moi, c’est un luxe, ça va me marquer toute ma vie. La propriété pour nous, ce n’est pas possible ou alors un petit deux pièces ou s’exiler dans la grande couronne.

Le logement, c’est une grande catastrophe, je me rappelle du scandale Gaymard. J’ai une voisine qui s’est faite reloger à l’OPAC mais elle a dû verser quelque chose. Elle m’a donné une adresse pour avoir un logement avec 1500 euros à une personne bien placée. Je ne cautionne pas, c’est dégoûtant, c’est profiter de la détresse des gens.

Dernièrement, j’ai été voir mon directeur de section et j’ai dit que j’allais faire une grève de la faim. Mon moral est à zéro, on travaille et quoi ? rien ! Donnez- moi le droit de payer un loyer ! c’est grave d’en arriver là.

Il faudra lutter pour son droit au logement, il faudra aller loin, mais je vais le faire...

La municipalité profite aussi de la spéculation immobilière :
800 millions d’euros engrangés en 2006 par ses taxes sur les droits de mutations…