JOURNAL DES LUTTES - ETE 2008

Des travailleurs sociaux de la CGT-CASVP s’expriment !

Dans un communiqué daté du 9 juillet, la mairie de Paris annonce la fin du mouvement des travailleurs sociaux en grève, la levée du préavis et la satisfaction donnée à ces salariés.

Or ceci est totalement faux et n'est rien d'autre qu'une manœuvre dilatoire visant à enterrer le mouvement pendant les congés.

Le préavis de grève a été levé du seul fait de la proposition de la mairie et de l'examen de celle-ci en assemblée générale qui s'est tenue le 7 juillet dernier.

La position adoptée par cette assemblée générale à été claire :

- radicalisation du mouvement à la rentrée ;

- maintien des revendications ;

- maintien de la mobilisation pendant les congés ;

- assemblée générale prévue en septembre avec une journée de grève que nous souhaitons la plus suivie possible.

Pendant ce temps les pratiques de lutte au quotidien doivent se maintenir :

- non renouvellement ou retard de renouvellement des contrats d'insertion ;

- boycott du plan canicule ;

- fermeture des services de 12 h à 14 heures ;

- refus de traiter les affaires signalées ;

- orientation des demandes d'aides vers les Maires d'arrondissement (éventuellement en donnant un tract aux usagers).

Tous ces points ont été discutés et font l'objet d'une réflexion et d'un tract de notre syndicat. Les résultats des négociations sont parfaitement insuffisants et ne garantissent rien pour instaurer l'égalité des traitements entre travailleurs sociaux de Paris et des autres départements d'Ile de France, non plus avec les autres salariés de catégorie B.

La représentante CGT de l'intersyndicale a bien souligné l'amertume qui s'exprimait pendant cette assemblée générale de plus de 100 personnes en plein mois de juillet.
La lutte ne s'arrête pas, un communiqué mensonger tel un coup de dé tricheur ne saurait briser la détermination des salariés mobilisés.
Ce communiqué que nous rédigeons et diffusons précède la rencontre des organisations de l'intersyndicale en septembre.

Pour notre part, nous appelons à la formation d'un comité de coordination de cette lutte afin de construire et diffuser les mots d'ordre et pratiques de lutte, de construire un réseau entre les services. Ce comité devrait être composé de salariés mobilisés et actifs dans l'organisation et le développement du mouvement.
Cette fin d'été sera décisive pour construire le premier combat social de la rentrée.
Nous communiquerons prochainement.

HISTORIQUE DE LA LUTTE

En Octobre 2007, La CGT pointe du doigt la réduction des primes attribuées aux travailleurs sociaux du CASVP lors de la présentation du bilan social 2007 aux organisations syndicales, et les différences du montant des primes allouées entre les filières de catégories B.

Le constat est éloquent :
+ 5 euros mensuels en 2006 et 2007...

La présidente du Conseil d’Administration s’engage alors à ouvrir des négociations (qu’elle suspendra en raison des élections municipales...).

Entre temps, Les syndicats FO et UNSA se rallient au mouvement :

- Grèves le 29 janvier, le 21 février, le 29 mai, le 16 juin.
- Grèves et actions dans chaque mairie d’arrondissement dans la semaine du 9 juin 2008.
- Préavis de grève suspendu pour la journée du 7 juillet 2008 dans l’attente de la décision de l’assemblée générale : l’AG décide du maintien des revendications initiales...

C’ETAIT EN JUIN...

L’assemblée générale des travailleurs sociaux du 16 juin 2008 a marqué une étape.

Après le succès de la grève et de la mobilisation des travailleurs sociaux, après le succès de la semaine d’action devant les mairies, l’heure est venue d’une réflexion sur les pratiques de luttes et les formes de mobilisation. Il est clair pour tout salarié quelque peu expérimenté dans les luttes sociales que la grève aujourd'hui ne saurait être le seul recours, le seul moyen pour la construction du rapport de force avec l'employeur.

Le système traditionnel et unique de grippage du processus de production qu'a été la grève depuis le début du mouvement ouvrier a connu de nombreuses déclinaisons et ce depuis longtemps. L'évolution de la situation des salariés, la pression permanente exercée par des charges et dépenses fixes (loyer, crédits, coûts constants divers) a rendu l'exercice répété et durable de la grève beaucoup plus rare et ce surtout en région parisienne.

A cela s'ajoute le contenu particulier de certaines professions. La forte implication de professionnels dans des missions à caractère social ou sanitaire met le salarié en situation souvent complexe devant l'arrêt de travail. Au vu de tous ces éléments, la pratique de lutte pour ses droits, défense des acquis ou conquêtes de nouveaux droits a évolué et continuera à évoluer. C'est bien cette réflexion qui présidait ce jour d'assemblée générale, le 16 juin dernier.

Cette préoccupation s'est répétée le 7 juillet. D'ores et déjà, les travailleurs sociaux en lutte, grévistes ou non ont pris les devants...On a pu notamment entendre lors des deux dernières assemblées générales des comptes rendus de lutte et de moyens d'organiser au quotidien la mobilisation dans les services en dehors ou au delà de la pratique de la grève elle-même :

- Priorisation des taches ;

- Pas de suite donnée aux affaires signalées ;

- Retarder ou ne pas renouveler les contrats d'insertion d'allocataire du RMI ;

- Faire diminuer les chiffres administratifs ;

- Fermeture du service de 12 heures à 14 heures ;

- Fermer les permanences du midi ;

- Renvoi des demandes d'aides auprès des maires d'arrondissement, l'usager repartant parfois avec un tract de la mobilisation des travailleurs sociaux ;

- Boycott du plan canicule…

AG du 7 JUILLET

Une Assemblée Générale s’est tenue le 7 juillet 2008, en pleine période de vacances, et pourtant plus d’une centaine d’agents étaient encore présents ...
Cela confirme la volonté des travailleurs sociaux de ne rien lâcher et durcir un mouvement engagé depuis février 2008.

TEMOIGNAGES :

“En septembre prochain, le mouvement devra être très fort (…) Je suis plus que frustrée(…)
Mon coefficient est à 2,34, certains n'ont même pas 2 et rien ne me garantit que ça va s'arranger (…) 18 euros d'augmentation, c'est quoi ça quand nous demandons 300 ?(…)

En 2008, on nous promet que ça ne bouge pas en 2009 je n'aurais rien et en 2010 ?(…)
Il faut radicaliser car si on accepte un tout petit peu, ils vont en profiter(…)

On est tous d'accord pour radicaliser en septembre mais il ne faut surtout pas s'arrêter cet été pour avoir les moyens d'un mouvement encore plus puissant en septembre.”

Telles sont les idées et pratiques déjà mises en place ou à venir. Tels sont les axes de réflexions qui maintiennent la lutte et envisagent sa radicalisation pour la rentrée prochaine.

Toutes ces pratiques ont un point commun et pas des moindres, une d'entre elle, la priorisation des taches, résume l'intention globale des travailleurs sociaux en lutte.

En choisissant en conscience d'effectuer certaines taches et en diminuant l'importance donnée à d'autres, c'est clairement la mise en place d'un contrôle du travail par les salariés eux même qui s'engage. Les travailleurs sociaux contrôlent et organisent eux-mêmes le travail qu'il leur semble juste d'effectuer dans ce contexte.

Ceci amène une double réflexion : Cette manière de faire ne fait que renouer avec une très ancienne pratique syndicale et des luttes du mouvement ouvrier : à mauvais salaire, nous donnons ce que nous entendons vouloir donner comme travail. En conséquence et en l’espèce, le salarié se réapproprie son travail, le redéfini lui-même et accorde à l'usager un temps qui devient raisonné, réorganisé en fonction de priorités que le travailleur social fixe lui-même.

L'essor et le développement de ces pratiques supposent la mise en place d'un dispositif de coordination qui permette l'échange, la diffusion et la discussion des pratiques de lutte déjà pratiquées ou envisagées lors de l'assemblée générale. Un tel dispositif généralement appelé " Comité de coordination " (il en existe un très efficace en région Ile de France pour la lutte contre la réforme des lycées) permettrait d'organiser les travailleurs sociaux en lien avec les appareils syndicaux et leurs délégués, faire remonter les discussions et aspirations dans les services ainsi qu'assurer l'information et l'orientation de la délégation intersyndicale.

Le succès de ce mouvement sera forcément le fruit de la réflexion et de l'organisation commune et de la mise en place de pratiques de luttes nombreuses, convaincantes, organisées et harmonisées sans pour autant scléroser l'initiative et l'imagination des salariés dans leur mouvement.

Où est la reconnaissance...? Où est l’égalité de traitement ?

Même si l’augmentation MOYENNE de la prime IFRSTS est d’une soixantaine d’euros mensuels si l’on ajoute 2008 à 2009, on est bien loin de la revendication du rattrapage des 300 euros au regard de ce que touche la filière administrative de la catégorie B du CASVP et du régime indemnitaire des départements d’Ile de France.

Pire, le pouvoir discrétionnaire des directeurs permet l’attribution de cette prime à la tête du client, sans minimum garanti...Ainsi, le taux moyen supplémentaire peut bénéficier aux plus lotis et pas forcément aux autres....bonjour l’égalité !!!

D’autre part, il nous apparait inacceptable de devoir se contenter de miettes alors que le rapport de force engagé par la Mairie de Paris démontre qu’elle veut faire des économies budgétaires, y compris en défendant des différences de régime indemnitaire dans la catégorie B à Paris et en Ile de France : Moins 300 euros mensuels en 2007 par rapport à la filière administrative...

Devant ce constat de mépris, La CGT au CASVP appelle à un durcissement du mouvement, notamment en ne lâchant pas la pression durant les vacances.

La priorisation des taches doit être débattue et décidée de façon majoritaire dans chaque établissement pour se protéger individuellement des pressions et sanctions...
Chaque AS doit tout mettre en œuvre pour convaincre ses collègues de participer au mouvement car le rapport de force est le seul moyen de gagner !
(40% de grévistes en juin n’est pas suffisant au vu des résultats obtenus...).

L’assemblée générale des travailleurs sociaux du 16 juin 2008 a marqué une étape.

Après le succès de la grève et de la mobilisation des travailleurs sociaux, après le succès de la semaine d’action devant les mairies, l’heure est venue d’une réflexion sur les pratiques de lutte et de mobilisation.

QUE FAISONS-NOUS ALORS POUR OBTENIR L’EGALITÉ ???

Pour le mois de Septembre, la CGT appelle tous les travailleurs sociaux à se mobiliser pour obtenir une reconnaissance financière à la hauteur de leurs qualifications et compétences.
Il est inadmissible qu’une ASE gagne moins qu’une autre collègue de catégorie B au CASVP ou dans un autre département francilien.

La Mairie de Paris doit respecter les assistants socio-éducatifs et la reconnaissance de leur travail passe par une augmentation de leurs primes à la hauteur de leurs compétences !

Augmenter les primes des travailleurs sociaux du CASVP est une mesure juste et raisonnable lorsque l’on défend des valeurs de démocratie...

Chaque section, chaque service chaque agent doit se sentir responsable et acteur…

Avec le soutien de notre organisation syndicale.

A CHACUN D’AGIR POUR QUE SEPTEMBRE SOIT DÉTERMINANT !

Le syndicalisme ne vit et se développe que par l’engagement le plus large des salariés et par leur adhésion. Des salariés organisés, c’est une unité qui se construit pour chacun et dans l’intérêt de tous.
Solidarité, lutte, défense des droits, unité des salariés, conquêtes sociale et avenir, tels sont les motivations des syndiqués CGT.

Demandez une formation syndicale à la CGT, rencontrez un militant, syndiquez-vous!

La CGT du CASVP met en place des formations syndicales sur le thème de l'insertion, ses enjeux politiques et son sens dans le travail social (intervenant extérieur prévu, travailleurs sociaux de province, chômeurs organisés). Formation prévue fin octobre, se faire connaître pour l'inscription (formation organisée sur le temps de travail et rémunérée).

La presse CGT parle de notre lutte, extrait du « Travailleur Parisien » mensuel de l’Union départementale CGT de Paris.

Services Sociaux EN LUTTE dans les services publics parisiens

Depuis six mois, en dépit de manœuvres diverses et de la pratique du pourrissement voulu par la municipalité, les travailleurs sociaux restent en lutte, de façon déterminée, pour leur salaire.

En effet, ceux-ci ne bénéficient pas des mêmes valorisations salariales que leurs homologues de banlieue notamment.

Lundi 16 juin 2008, pour la troisième fois, les travailleurs sociaux se mettaient en grève et se rassemblaient en manifestation festive sur le parvis de l'Hôtel-de-Ville.

Pas de négociation, une augmentation ! pouvait-on notamment entendre crier le matin du 16 juin devant l'Hôtel-de-Ville de nombreux sifflets et de cris d'enthousiasme; de slogans et chants de lutte.

Depuis six mois, les travailleurs sociaux de la ville sont en lutte : préavis de grève, rassemblements, négociations.

L'affaire commence en septembre dernier, lorsque la CGT pointe le fait que l'enveloppe budgétaire des primes est en diminution par rapport à 'année précédente…

Dans le contexte actuel l'augmentation des missions, d'alourdissement des responsabilités, et alors qu'une revendication à la reconnaissance au niveau de bac + 3 est en cours, cette diminution apparaît comme une provocation. En octobre, une réunion se tient entre employeur et syndicats. Les revendications sont simples, les observations également reconnaissance de la fonction à bac +3, augmentation de l'indice (le plus bas d'Ile-de-France pour cette profession), alignement de la prime des assistantes sociales sur celui des personnels administratifs de même niveau (ces derniers touchent 691 € mensuels contre 387 € pour les assistants sociaux éducatifs).

En résumé, c'est 300 € mensuels d'augmentation qui sont exigés par les salariés en lutte.

Que le mouvement démarre ! Avec une détermination et une confiance mitigées selon certains. Les travailleurs des services publics parisiens sont habitués aux luttes parcellaires ou divisées, et l'employeur s'entend pour entretenir ces divisions.

Il saura d'ailleurs manier, avec un talent habituel et tout patronal, le registre des manœuvres dilatoires : refus de recevoir des travailleurs sociaux du Centre d'Action Sociale de la Ville de Paris, alors qu'il reçoit ceux de la Direction des Affaires Sociales de l'Enfance et de la Santé (les missions d'action sociale de la Ville sont distribuées sur deux administrations), refus de négocier, bienveillante remarque pour reconnaître, que les salaires sont bas, mais qu’y faire! argumentation et technicité administrative, pour affirmer que la requête est règlementairement sans issue.

Le 29 janvier 2008, une grève décidée par assemblée générale le 7 décembre annonce la suite, mais nul ne le sait encore : des centaines de travailleurs sociaux sont là sur le parvis. Le 8 février, une assemblée générale affirme la détermination des personnels : 150 travailleurs sociaux votent une nouvelle grève pour le 21 février, aucun vote contre, une abstention.

L'histoire de cette lutte semble alors écrite: elle sera longue. Le patron résiste, il revient parfois sur ses engagements antérieurs, tergiverse ou manipule. Il promet désormais des négociations en 2009. Mais le 21 février, c'est la surprise : plus de 400 travailleurs sociaux sont mobilisés et manifestent. Ils font l'objet d'un mépris édifiant. Parqués entre des grilles, ils sont encadrés par des lignes de CRS qui circonscrivent symboliquement et matériellement un mouvement de lutte. A titre d'anecdote, on relèvera un petit évènement intéressant peut-être signe des temps : des usagers militants expriment leur solidarité avec les travailleurs sociaux en lutte. L'AG qui suit le 17 avril est énorme. Une nouvelle grève est décidée pour le 29 mai. Moment de doute car la mobilisation est moindre, le patron le voit. Une salariée est embarquée au commissariat. Mais ce n'est qu'un répit, les pratiques de luttes commencent à se diversifier, des travailleurs s'organisent lors d'une semaine d'action. Une quinzaine de rassemblements locaux vont précéder la nouvelle grève avec rassemblement le 16 juin.

Des termes apparaissent : refus des tâches , grève des tâches, finalement c'est “ priorisation ” des tâches qui sera retenue, ce qui affirme très simplement la souveraineté organisée sur le travail : les travailleurs sociaux décident du travail qu'ils font selon des règles qu'ils fixent contre toute demande institutionnelle ; la priorité n'est plus politique, elle devient simplement sociale. Lors d’une rencontre, le patron manifeste maladroitement son état de panique : " La ligne jaune est franchie", entend-t-on dans la bouche patronale ", il faut arrêter la grève des tâches ", s'aventure-t-il à rajouter.

Ces injonctions provoquent le rire des travailleurs en grève. Il commence à lâcher 200 € par an, mais rien pour les travailleurs sociaux du CASVP…
La détermination semble renforcée. Ce n'est qu'un début…

SUR LES RISQUES LIES A CES PRATIQUES ...

Le non renouvellement du contrat d’insertion n’est jamais un motif légal de suspension dés lors que ce non renouvellement n’est pas le fait de l’usager. S’il arrive parfois que la CAF le pratique c’est en toute illégalité et une intervention suffit a son rétablissement, une action préventive globale pourrait être envisagée.
La priorisation des tâches, (la bienséance et la stratégie interdisent de parler de grève des tâches).
Si règlementairement, ceci peut être assimilé a un refus de travail voire même à une grève sauvage dans certains cas, il est certain que l’employeur ne s’aventurera pas dans la voie de la sanction dès lors que ce mouvement reste ample et déterminé et qu’un réseau de lutte et de solidarité existe. Ces pratiques ne doivent en aucun cas apparaître comme une juxtaposition d’initiatives isolées mais bien comme celles d’un mouvement de mobilisation.

C’est actuellement, le cas, sachons continuer...

AG des ASE syndiqués à la CGT et sympathisants

Le jeudi 11 septembre 2008
de 14 à 17 heures
Bourse du Travail
3, rue du Château d'eau
Salle Ferrer
Réunion dans le cadre des droits syndicaux
OUVERTE A TOUS

CGT-CASVP - 23/25, rue Bobillot 75013 Paris
Tél : 01 53 80 97 60 Fax : 0
1 53 62 94 25