● Microsoft et moi - Le récent accord de Microsoft avec le ministère de l'éducation nationale - Au CASVP tout va bien !

Najat Vallaud-Belkacem et Alain Crozier, 
président de Microsoft France, 
le 30/11/2015
Historique

Le 2 février 2007, un accord de développement numérique était signé à Paris, par le maire de Lyon et Bill Gates avec pour objectif de bénéficier d'un accompagnement de Microsoft dans les projets de développement numérique de la collectivité et de la communauté urbaine.



L'administration électronique est prévue dans l'accord et déjà l'idée de travailler sur la mise en place d'un guichet unique de relation avec les citoyens est finalisée.

« L'idée est bien de faire disparaître le papier, d'accroître la transparence et de réduire les files d'attente", avait commenté Bill Gates.

Le 29 janvier 2008, Bill Gates se déplaçait à Paris et signait avec la Ville de Paris un accord assez similaire.

Bertrand Delanoë pourtant favorable au développement du logiciel libre ouvrait grand la porte de la Ville de Paris à Windows, à ses applications et confortait ainsi le monopole de Microsoft.

Le récent accord de Microsoft avec le ministère de l'éducation nationale

Le 30 novembre 2015, la ministre de l'Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche Najat Vallaud-Belkacem annonçait la signature d'un partenariat entre Microsoft et son ministère.

Le texte intégral de l'accord est disponible sur le site de l'Éducation Nationale.

Tous les concepts mis en place à la Ville de Paris comme au CASVP sont repris : « tableau de bord numérique », « conduite du changement », « équipes de projet », « comité de suivi », « analyse des données et des traces d'activité », « indicateurs et niveau de suivi ».

Extrait de l'accord signé le 30/11/2015 :



Vous avez bien lu, il s'agit de mettre en place des algorithmes d'analyse des indicateurs d'activité et la création d'une plate-forme d'analyse des données d'apprentissage des élèves.

Non seulement l'Etat va verser 13 millions d'euros à Microsoft pour la mise à disposition de sa suite bureautique en ligne Office 365, mais va lui ouvrir l'accès aux données des élèves et des enseignants, lui permettant d'effectuer des rapports de suivi et d'analyse des élèves.

Un partenariat inquiétant

Microsoft s'installe donc à l'école après avoir « conquis » plusieurs administrations au détriment du logiciel libre. On apprend aux enfants à utiliser le produit d'une seule entreprise : Microsoft.
C'est le commencement de l’élimination du logiciel libre, Microsoft en utilisant le secteur public comme faire valoir va ainsi asseoir son monopole.

Quant aux données transmises à Microsoft qui vont permettre « d’évaluer » nos enfants, l’accord ne nous donne aucune garantie sur leur utilisation, leur protection et leur gestion.
Qui a envie qu’une multinationale contrôle et effectue des rapports de suivi de nos enfants ?
Cet accord répond-il à des besoins d’intérêt général ?

Au CASVP tout va bien !

En ce qui concerne les logiciels Microsoft utilisés par le CASVP (Internet Explorer, Word, Excel…), nul ne sait quel contrôle est opéré par Microsoft sur toutes les données qui peuvent transiter par ces applications…

PIAF, ISIS, GEODES…

Dans cette période d’instabilité politique, nous sommes très inquiets du danger à constituer des banques de données et des outils de contrôle du travail social dont on ne peut préjuger de l’usage ultérieur.

Une représentation syndicale du personnel du CASVP devait être intégrée au comité d'éthique de la DASES… Rien !

En ce qui concerne PIAF et ISIS nous savons que des analyses de données sont faites dans les services centraux, mais lesquelles, par qui, sous quel contrôle ?

Dites-le-nous madame la directrice générale ?