● Déclaration préalable de la CGT au CHSCT (Comité d’Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail) du CASVP du 15 février 2016



Madame la directrice générale, mesdames, messieurs,

Les risques psychosociaux sont à l'ordre du jour de ce CHSCT et nous ne pouvons passer sous silence ce qui se passe à l'Ehpad Alquier-Debrousse depuis le début de l'année.

Le manque de personnel dans les Ehpad est au cœur du débat, nous ne devons plus être amenés à sacrifier la qualité du travail car nous le payons trop cher dans nos corps et dans nos cœurs.


Combien d'agents sociaux, d'aides-soignants et d'infirmiers en difficulté dans leurs pratiques ? Combien sont en arrêt de longue maladie, en dépression, en disponibilité ? Hier encore une infirmière a présenté sa démission. 

Avec la réduction des effectifs et la décision de ne plus remplacer les absences impromptues, la charge de travail des soignants est devenue trop importante. Elle a des conséquences sur leur physique et leur moral. L’absentéisme va donc continuer à s’envoler au rythme des maladies, des accidents du travail et des défaillances humaines. 

La direction d'Alquier-Debrousse reconnaît implicitement cet état de fait puisque la mise en place d'un fonctionnement «en mode dégradé» pour pallier le non-remplacement des agents a été instauré.

Nous demandons l'arrêt de cette procédure, le retour à un effectif correct, la création de postes et l'ouverture immédiate d’une négociation sur les effectifs. 

La grève du jeudi 11 février 2016 à Alquier-Debrousse 

Alors que tous les salariés de l'Ehpad Debrousse manifestaient dans l’établissement le 11 février entre 13 et 16 heures, vous étiez madame la directrice générale du CASVP, comme l'adjointe à la maire de Paris en charge des Ehpad, Mme Dominique Versini aux abonnés absents.

Impossible de joindre quiconque à Diderot, le cabinet Versini ne donnait pas suite à l'appel de la CGT et passait en mode répondeur.

En définitive, Mr Spaenlé sous-directeur du CASVP en charge des Ehpad a pu être joint par la direction de Debrousse, il a refusé de se déplacer dans l'établissement pour rencontrer les agents.

Par courrier en date du 18 janvier 2016, Mme Versini était pourtant bien prévenue de la journée de grève décidée par les agents, de leurs revendications et d'une demande d'audience portée par la CGT.

Alors que ça va mal dans les Ehpad du CASVP, vous refusez de rencontrer les agents de l'Ehpad Alquier-Debrousse. Ils sont en grande détresse dans leur travail et dans la prise en charge des personnes âgées…

La direction de Debrousse était quant à elle débordée et la seule proposition formulée par la directrice aux agents présents a été « changez de métier ! ».

Mr Spaenlé sous-directeur se déplacerait aujourd'hui à Debrousse à 14h30 afin de rencontrer (recadrer) les agents. Les organisations syndicales (partenaires sociaux) n'ont pas été conviées. 

Nous demandons l'ouverture d'une négociation au plus vite. Sans réponse, un nouveau préavis de grève va être déposé par la CGT à la demande des agents. 

 La CGT dénonce la posture du CASVP qui se cache derrière l'ARS afin de ne pas répondre à une demande d'augmentation des effectifs, indispensable pour une bonne prise en charge des personnes âgées de l'Ehpad Alquier-Debrousse.

La concurrence libre et faussée instaurée par l'ARS (agence régionale de santé) doit être dénoncée par la maire de Paris. Nous n'entendons jamais, ni Mme Hidalgo, ni Mme Versini, ni vous-même Mme la directrice générale vous positionner en ce sens. La prise en compte du volet social (déroulement de carrière, primes et indemnités, ARTT) dont bénéficie les agents du CASVP et qu'ils ont arraché par la lutte nécessite d'augmenter les effectifs en proportion.

Le temps est venu de faire face au diktat de l'ARS et à son cheval de bataille, le moins- disant social qui entraîne délibérément une dégradation de nos acquis. 

Une bonne prise en charge de nos aînés en Ehpad nécessite du personnel correctement payé, en nombre suffisant, avec des périodes de repos à la hauteur de la pénibilité des métiers. 

Pour ce faire, la maire de Paris doit subventionner les Ehpad à la hauteur du volet social et faire face politiquement à une ARS totalement déconnectée des réalités du terrain. 

Nous attendons vos propositions. 

Dernier point, un des effets de votre politique de réduction des effectifs, c'est la remise en cause de nos droits syndicaux et notamment du droit à la formation syndicale qui fait l'objet de beaucoup trop de refus pour nécessités de service. Nous sollicitons une audience spécifique sur cette question.

Cerise sur le gâteau, le téléphone de la CGT est coupé depuis le 9 février 2016. Une coupure si longue serait impensable à Diderot. Le préjudice causé à la CGT est important puisque ni les agents, ni nos syndiqués ne peuvent nous joindre…