● Quand la direction du Centre d'Action Sociale de la Ville de Paris nous invite à contrôler le travail fait par nos collègues !



Un message (en rouge) de la direction générale en date du 17/01/2017 est symptomatique du « nouveau management » au CASVP.




« News letter » qualité – janvier 2017
 Appel à candidatures pour une enquête de satisfaction

La constitution des équipes d’enquêteurs volontaires pour l’enquête de satisfaction prévue en mars 2017 sera bientôt achevée.

L'enquête se déroulera en face à face sur les sites suivants : 10e, 13e, 17e et 18e (sites Ordener et Marx Dormoy) à raison de deux demi-journées durant trois semaines.
L'équipe centrale qualité souhaite permettre aux agents de prendre part, en qualité d’enquêteur, à ce moment de modernisation de nos pratiques professionnelles auprès des usagers. Un appel à candidature a ainsi été lancé le 28 décembre dernier auprès des sections. Si vous souhaitez rejoindre cette expérience originale et être acteur de la démarche Qualité, rencontrer et échanger avec des collègues d’autres sites, adressez à l'équipe centrale qualité votre candidature par voie hiérarchique jusqu’au 20 janvier inclus.

Modernisation de nos pratiques professionnelles, comme ils disent !

Nos dirigeants (les politiques, les hauts fonctionnaires, les petits chefs aussi) ont toujours voulu contrôler les salariés. 
  • Le temps de travail en premier lieu (la badgeuse)
  • L’organisation du travail 

Nous sommes maintenant entrés dans l’ère de la cyber surveillance.

Les nouvelles technologies présentées comme facteur de progrès permettent un contrôle pointu et perfide de notre travail, plus efficace que le petit chef qui nous colle au train.

Depuis la mise en place des systèmes informatiques au CASVP dont PIAF a été le précurseur en matière de contrôle du travail en temps réel, de nouveaux systèmes ont émergé :

  • ISIS pour le contrôle du travail social,
  • POUPI pour quantifier les flux et les temps de réception,
  • GEODES qui va quantifier le temps nécessaire à récupérer les pièces nécessaires à la constitution d’un dossier,
  • TITAN dans les Ehpad qui contrôle tous les actes posés par les soignants…
> POUPI jugé insuffisamment performant dans la surveillance va être remplacé. Le nouveau venu s’appellerait «eSirius». Il est testé à la PSA Gauthey, à la 13ème section et au SSP du 13.

« Sirius radieux »

Sirius est l’étoile la plus brillante après le soleil.
Pour nous agents du CASVP, «eSirius» va nous brûler les ailes puisque il va contrôler notre activité tout au long de la journée. Mais quelle activité ?

Au fil du temps, tout sera décortiqué avec une mise en route progressive des capacités de ce logiciel de traçage. Chaque agent aura un agenda dédié où figureront toutes les personnes reçues, voire plus, tous les dossiers instruits…

Ce logiciel donne la possibilité pour la direction, en appelant l’agenda de l’agent de contrôler son activité en temps réel et si elle est jugée trop faible de lui rajouter du travail, des RV, de l’inciter à aller remplacer dans un autre service…

À cela, le CASVP veut rajouter un nouvel outil pour évaluer la charge de travail par agent...

Ne parlons même pas de l’utilisation d’internet dans les services qui fait l’objet d’un suivi par le SOI (nombre de connexions, temps de connexion par agent, sites visités...).
Temps considéré par l’administration comme un temps mort qui doit être réduit, « les managers » voulant des agents au travail à plus de 100 % de leur temps.

À ce jour, les agents n’ont aucun accès aux données informatiques recueillies par la direction du CASVP sur leur activité.

Une chape de plomb est posée sur la communication en ce domaine. Et si la direction se défend de contrôler nous savons qu’il n’en est rien...

La création d’un SPASAD (fusion du SSIAD et du SAD) va accentuer le contrôle des agents de ces services par la géolocalisation puisque chaque agent sera équipé d’un « smartphone » qui devra être connecté durant toute la journée de travail.

Bientôt viendra le temps d’une puce implantée à l’embauche.

Ne rions pas, aux USA une compagnie d’assurance verse une prime de 500 dollars annuelle aux agents qui acceptent de porter un bracelet connecté 24/24 et qui dormiraient 7h/nuit, plus de 20 nuits d’affilée. Le bracelet mesure la fréquence cardiaque et repère les phases de sommeil.
Un salarié qui dort bien se révélerait plus productif… Des exemples comme celui-là sont légion.

Ne jamais oublier

La CGT se bat depuis toujours et sans répit contre la culture de l’évaluation permanente initiée par Bertrand Delanoë (voir la communication de la CGT à ce sujet en 2009.)

Nous devons donc résister de toutes nos forces à toutes ces formes de violences qui nous sont faites (démarche qualité, labellisation, cyber surveillance, évaluation…) et qui nous entraînent vers l’épuisement professionnel et la perte du sens de notre travail.

Voir l'entretien avec Pascal Martin concernant l'implantation de Sirius à la CPAM...